Depuis plus de 20 ans, on constate que les ménages parviennent de plus en plus difficilement à devenir propriétaires. D’une façon générale, ce sont les foyers aisés qui réussissent facilement à acquérir des biens immobiliers – tandis qu’il devient réellement ardu, pour les plus modestes, d’accéder à la propriété.
Des inégalités sociales se creusent face à l’accès à la propriété
Le taux de propriétaires au sein des ménages modestes est en chute constante depuis plusieurs dizaines d’années. À l’inverse, les personnes ayant une certaine aisance financière, considérées comme aisées, deviennent facilement propriétaires de leur résidence principale – et possèdent parfois un patrimoine encore plus riche, avec des biens locatifs qui génèrent des revenus complémentaires.
Les chiffres concernant les propriétaires français
La Direction d’études du Ministère des Affaires sociales (Drees) a réalisé une étude statistique sur la thématique de l’accès à la propriété. En 2013, 16 % des 25-44 ans dits « modestes » ont réussi à devenir propriétaires. Pour la même tranche d’âge, le taux a diminué de moitié par rapport à 1973 (34 %). Concernant les 25-44 ans les plus riches, l’évolution sur la même période – entre 1973 et 2013 – est inverse. Concrètement, tandis que 43 % d’entre eux accédaient à la propriété en 1973, ils étaient 66 % à avoir cette « chance » en 2013. Le terme « chance » peut facilement être employé dans ces circonstances – lorsque l’on sait que, pour un Français sur deux, l’accès à la propriété est une source de satisfaction.
Le rôle déterminant des héritages
Pour expliquer ces différences et ces mutations profondes, il est important de prendre en compte un facteur déterminant : les dons et héritages. La famille joue un rôle clé quand elle est en capacité d’aider le ménage à financer l’acquisition. 40 % des propriétaires affirment avoir bénéficié d’une aide familiale pour investir dans l’immobilier. D’une façon générale, le taux d’accession à la propriété est deux fois plus important quand on prend uniquement en compte les ménages ayant reçu un don ou un héritage.