Les chiffres le prouvent : la plupart des acquéreurs parisiens font partie de l’élite. Selon une étude des notaires franciliens, 63 % des individus étant devenus propriétaires d’un logement à Paris entre 2005 et 2015 étaient cadres ou dirigeants d’entreprises.
Des prix au mètre carré difficilement abordables
En 10 ans, le prix d’un appartement au mètre carré à Paris est passé de 5 200 à 8 000 euros. Logiquement, sur cette période d’augmentation, les employés et ouvriers ont été de moins en moins nombreux à devenir propriétaires de logements dans la capitale : seuls les ménages les plus aisés sont en capacité d’acquérir un bien immobilier.
La petite couronne s’embourgeoise, la grande se diversifie davantage
L’embourgeoisement des propriétaires est particulièrement visible au niveau de la petite couronne parisienne, où les acquéreurs sont principalement issus de catégories socio-professionnelles dites « supérieures ». En grande couronne, en revanche, les profils sont plus hétérogènes : si la part des dirigeants et cadres a également augmenté, les employés et ouvriers propriétaires restent présents, puisqu’ils représentent près de 30 % des acquéreurs.
Un contexte de faible croissance du nombre de logements
D’une façon générale, on constate qu’à Paris, les personnes déménagent plus rarement qu’ailleurs. Par surcroît, le parc immobilier ne connaît pas de croissance aussi importante que dans les autres métropoles françaises. Lorsqu’ils parviennent à se loger, les franciliens restent plus longtemps dans le même habitat, notamment parce que le marché est particulièrement tendu. En effet, la demande est largement supérieure à l’offre – ce qui complique davantage l’accès à la propriété, notamment pour les foyers les plus modestes.
Les Parisiens vivent loin de leur lieu de travail
Puisqu’il est difficile de trouver un logement totalement adapté aux besoins de toute la famille, les Parisiens sont nombreux à vivre loin de leur lieu de travail : en moyenne, ils passent 92 minutes par jour dans les transports. Pourtant, les déplacements professionnels sont moins importants. Ce paradoxe s’explique facilement : puisqu’ils exercent leur métier loin de chez eux, les Franciliens ne déjeunent plus chez eux. À noter que dans une ville comme Marseille, on ne consacre – en moyenne – que 64 minutes par jour aux transports.