La loi ALUR a ses limites. Elle n’est pas appliquée aux 28 agglomérations à proximité de Paris et permet aux bailleurs d’augmenter leurs prix aux dépens des locataires.
Se loger en banlieue peut être encore plus coûteux qu’à Paris
Les personnes qui envisagent d’acheter à Paris leur premier appartement rencontrent souvent de réelles difficultés au regard des prix pratiqués aux quatre coins de la capitale. Cependant, le marché immobilier parisien et en particulier sa proche banlieue présentent aussi des contraintes pour les locataires qui ne disposent pas de revenus conséquents. L’association de défense des consommateurs CLCV (Confédération du Logement et du Cadre de Vie) a récemment pointé du doigt les loyers élevés choisis par les bailleurs autour de la Ville-Lumière. Elle encourage les locataires à interpeller leur maire afin que l’encadrement des loyers instauré dans la capitale soit étendu à de nouvelles agglomérations. L’association s’est intéressée à des centaines de petites annonces d’agences et de particuliers, en se focalisant sur les petites surfaces, des logements où sont fréquemment pratiqués des loyers abusifs. Les communes de Clichy et de Boulogne ne sont pas concernées par le dispositif d’encadrement des loyers issu de la loi Duflot. On y trouve respectivement des appartements de 12 et 16 mètres carré disponibles à 600 euros par mois selon l’association. Le déploiement du dispositif souhaité par CLCV obligerait les bailleurs à proposer ces appartements à 405,60 euros à Clichy et 536 euros à Boulogne.
Des loyers fixés par des observatoires locaux
La situation n’est pourtant pas prêt d’évoluer, à en croire le ministère du Logement. Manuel Valls avait expliqué à l’été 2014 que les “conditions [ne seraient pas] réunies avant des mois voire des années” pour l’introduction du dispositif dans d’autres communes. Il faut que les observatoires locaux des loyers collectent suffisamment de données pour être en mesure de fixer un plafond, mais ils doivent avant tout être agréés par la nouvelle ministre du logement Emmanuelle Cosse. Les Franciliens peuvent toujours se consoler en se disant qu’ils ne sont pas les seuls à devoir faire face aux loyers abusifs. En effet, les prix constatés à Marseille-Aix, Lyon-Villeurbanne et dans d’autres grandes agglomérations dépassent jusqu’à 30% les plafonds fixés par la loi.
Si vous êtes locataire n’hésitez pas à faire pression auprès de votre mairie pour étendre l’encadrement des loyers à votre ville.